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A Persian Odyssey / Une odyssée persane

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The concept of a garden as we know it was invented by the ancient Persians.  Our word ‘paradise’ comes from the Old Persian word ‘Pairi-daeza’, meaning a walled space.  The Greeks adapted the word to Paradeisos to describe the gardens of the Persian Empire and the Greek translators of the Bible used this word for the Garden of Eden and heaven.

Le concept de jardin tel que nous le connaissons a été inventé par les anciens Perses. Notre mot « paradis » vient du persan ancien « Pairi-daeza », qui signifie espace clos. Les Grecs ont adapté ce mot pour en faire le mot grec de Paradeisos pour décrire les jardins de l’empire perse et les traducteurs grecs de la Bible ont utilisé ce mot pour désigner le jardin d’Eden et le Paradis.

In the ancient Persian garden, the ordered space represented an outward sign of divine order and meaning, amidst the chaos of life.  This was represented by the four-part garden laid out with axial paths or water channels that intersect at the garden’s centre – the so-called chahar bagh design.  In Persian, ‘Chār’ means ‘four’ and ‘bāgh’ means ‘garden’. This highly structured geometrical scheme came to represent the organisation and domestication of a hostile landscape.

Dans l’ancien jardin persan, l’espace ordonné représentait un signe extérieur d’ordre et de sens divins, au milieu du chaos de la vie. C’est le symbole signifié par le jardin en quatre parties avec des chemins axiaux ou des canaux d’eau qui se croisent au centre – la conception dite de chaharbagh. En persan, ‘Chār’ signifie ‘quatre’ et ‘bāgh’ signifie ‘jardin’. Ce schéma géométrique très structuré en est venu à représenter l’organisation et la domestication d’un paysage hostile.

The water in the gardens was supplied by qanats – ancient underground, man-made channels which capture the water from the water table at the foothills of the mountains and carry it onto the plains. These qanats are still in use today. Typically, each house in a neighbourhood has one day a week when the water flows through their garden.

L’eau des jardins provenait des qanats – d’anciens canaux souterrains artificiels qui captent l’eau de la nappe phréatique au pied des montagnes et la transportent vers les plaines. Ces qanats sont encore en usage aujourd’hui. En règle générale, chaque maison d’un quartier a son jardin traversé par l’eau un jour par semaine.

The ancient gardens were also a welcome respite from the surrounding environment – seventy per cent of Iran is uninhabitable desert or mountains.

Les anciens jardins fournissaient également un répit bienvenu face à un environnement hostile – soixante-dix pour cent de l’Iran est un désert ou des montagnes inhabitables.

What you still see today in Iran is that whenever there is a patch of green, life is enjoyed outside rather than inside.  People congregate in parks, the gardens of former palaces and public buildings, picnicking or listening to music or chatting or reading – even on the side of a main road, which seemed to be particularly popular in and around Shiraz.

Ce que vous voyez encore aujourd’hui, c’est que chaque fois qu’il y a un bout de verdure, les iraniens profitent de la vie à l’extérieur plutôt qu’à l’intérieur. Les gens se rassemblent dans les parcs, les jardins des anciens palais et bâtiments publics, pique-niquant ou écoutant de la musique ou bavardant ou lisant – même au bord d’une route principale, qui semblait être particulièrement fréquentée, dans et autour de Shiraz.

Today, many of the sites of the great ancient gardens are just that – places where gardens once bloomed.  At Pasargadae, at the site of the palace and tomb of Cyrus the Great, one can see remnants of the earliest known formal garden, created by Cyrus around 546 B.C. 

Aujourd’hui, bon nombre de sites des grands jardins anciens ne sont que des endroits où les jardins ont fleuri autrefois. A Pasargades, sur le site du palais et du tombeau de Cyrus le Grand, on peut voir les vestiges du plus ancien jardin formel connu, créé par Cyrus vers 546 avant JC.

Pasargadae

All that is apparent today are the boundary stones forming various parts of the garden, some ruins which are still being excavated and a few wild plants. And in the distance the remains of the palace of Cambyses 1st, all sitting in an arid, dusty plain.

On ne voit plus aujourd’hui que les bornes limitant diverses parties du jardin, quelques ruines encore en cours de fouille et quelques plantes sauvages. Et au loin les vestiges du palais de Cambyse 1er, le tout situé dans une plaine aride et poussiéreuse.

The magnificent city of Persepolis was built by Darius 1st in 518 BC and destroyed by Alexander the Great in 330 BC.

La magnifique ville de Persépolis a été construite par Darius 1er en 518 avant JC et détruite par Alexandre le Grand en 330 avant JC.

Persepolis

There is little trace today of the gardens. Now, all that is to be seen are representations of plants carved into its magnificent walls. This example shows the cypress tree, which you find on carvings, tiles and paintings everywhere and signified many things to the ancient Persians, including a representation of the beloved, but was also often used by artists to depict paradise.

Il reste peu de traces aujourd’hui des jardins. Maintenant, on ne voit que des représentations de plantes sculptées dans ses magnifiques murs. Cet exemple montre le cyprès, que l’on trouve partout sur les sculptures, les carreaux et les peintures et signifiait beaucoup de choses pour les anciens Perses, y compris une représentation de la bien-aimée, mais qui a été également souvent utilisé par les artistes pour représenter le paradis.

The Bagh-e Fin garden in Kashan, a World Heritage Site, is at the edge of the great salt desert where the mountains begin. It is the oldest existing garden in Iran and the best example of how these gardens were laid out. It covers more than 6 acres confined by a high wall.  Water is provided by a spring and a qanat.  The garden is a variant of the chahar bagh with primary and secondary axes defined by turquoise-tiled water-courses, and shaded by 400 year old cypress trees. It also has a grand pavilion and other cupolas for shade. Writers and travellers through the ages have all praised the beauty of its trees, its water and light and shade. Unfortunately, it is now somewhat run down and needs quite some attention to bring it back to its former glory.

Le jardin de Bagh-e Fin à Kashan, un site figurant au patrimoine mondial, est au bord du grand désert de sel où commencent les montagnes. C’est le plus ancien jardin existant en Iran et le meilleur exemple de la façon dont ces jardins ont été aménagés. Il s’étend sur plus de 6 hectares entourés par un haut mur. L’eau est fournie par une source et un qanat. Le jardin est une variante du chahar bagh avec des axes primaires et secondaires définis par des cours d’eau aux carreaux turquoise, et ombragé par des cyprès vieux de 400 ans. Il y a également un grand pavillon et d’autres coupoles pour l’ombre. Ecrivains et voyageurs à travers les âges ont tous loué la beauté de ses arbres, son eau, sa lumière et son ombre. Malheureusement, il est maintenant un peu à l’abandon et a besoin de beaucoup d’attention pour lui redonner son lustre d’antan.

Later gardens are based on the same principal. This one in Shiraz is the garden of Naranjastam-e which was built in 1870 for an official at the royal court, and given its name because of all the orange trees.

Les jardins créés plus tard sont basés sur le même principe. Celui-ci à Shiraz est le jardin de Naranjastam-e qui a été construit en 1870 pour un fonctionnaire de la cour royale, et dont le nom reflète l’abondance en orangers.

Naranjastam-e

Hasht Behesht was built in 1670 and its name means 8 paradises which refers to the design of the building. The house and its gardens were designated for the use of the queen and her ladies.

Hasht Behesht a été construit en 1670 et son nom signifie huit paradis, référence à la conception du bâtiment. La maison et ses jardins étaient destinés à l’usage de la reine et de ses dames.

Hasht Behesht

Much of the planting in the gardens we visited is very familiar: roses of course, snapdragons and petunias.  Many of the plants that we use in our own gardens originated in this area of the Middle East. Some examples of wildflowers found in Iran which are ancestors of our cultivated plants:  roses, ranunculi, anemones, muscari, tulips, hyacinths and the pale-green Persian iris.

Nous reconnaissons beaucoup des plantations déjà vues dans les jardins que nous avons visités: des roses bien sûr, des mufliers et des pétunias. La plupart des plantes que nous utilisons dans nos propres jardins sont originaires de cette région du Moyen-Orient. Quelques exemples de fleurs sauvages trouvées en Iran qui sont les ancêtres de nos plantes cultivées : roses, renoncules, anémones, muscari, tulipes, jacinthes et l’iris de Perse vert pâle.

Bagh-e Eram designed by a famous Shirazi architect in the 19th century became a source of inspiration in later garden designs.

Bagh-e Eram conçu par le célèbre architecte Shirazi au 19ème siècle est devenu une source d’inspiration dans les conceptions ultérieures de jardins.

Bagh-e Eram

And what about wine?  The first ‘Shiraz’ grape was planted in Shiraz in ancient times and was feted in art and poetry, for example the poems of Omar Khayyam (who was actually a famous mathematician and architect) and Rumi. Until the Islamic revolution in 1979 there were around 300 wineries.  Many scenes are depicted in the old palaces and houses showing wine being drunk and enjoyed, often in garden settings.

Et qu’en est-il du vin ? Le premier cépage « Shiraz » a été planté à Shiraz dans l’Antiquité et était célébré dans l’art et la poésie, par exemple les poèmes d’Omar Khayyam (qui était en fait un célèbre mathématicien et architecte) et de Rumi. Jusqu’à la révolution islamique de 1979, il y avait environ 300 établissements vinicoles. De nombreuses scènes sont représentées dans les anciens palais et maisons montrant du vin bu et apprécié, souvent dans des jardins.

One of the most impressive ‘gardens’ is the Meydan Eman, the Royal Square in Isfahan – the biggest square in the world after Tian Amen.  Unlike squares in most cities there is virtually no traffic and it is laid out like a gigantic garden with people sitting on the grass and picnicking, kids splashing in the bassin and everyone enjoying ‘their’ garden.

L’un des « jardins » les plus impressionnants est le Meydan Eman, la place royale d’Ispahan – la plus grande place du monde après Tian Amen. Contrairement aux places de la plupart des villes, il n’y a pratiquement pas de circulation et il est aménagé comme un gigantesque jardin avec des gens assis sur l’herbe et en train de pique-niquer, des enfants s’éclaboussent dans le bassin et tout le monde profite de «son» jardin.

Kashan is the centre of rose oil production. We visited the rose gardens of Ghamsar in the hills above Kashan.  What a feeling to be in a Persian rose garden early in the morning, with the nightingales singing and our Persian friend reading poetry out loud!  Here are a couple of lines from the mystical poet and sufi, Rumi:

“When the rose is withered and the garden is gone

You will no longer hear the nightingale’s song.”

Kashan est le centre de la production d’huile essentielle de rose. Nous avons visité les roseraies de Ghamsar dans les collines au-dessus de Kashan. Quelle sensation extraordinaire d’être dans une roseraie persane tôt le matin, avec les rossignols qui chantent et notre ami persan qui lit de la poésie à haute voix ! Voici quelques lignes du poète mystique et soufi, Rumi :

“Quand la rose sera fanée et le jardin parti

Vous n’entendrez plus le chant du rossignol.”

Rosa damascena, known in Iran as the gol-e-Mohammedi – the rose of Mohammed, is grown for rose oil production. This plant is native to Persia and is the ancestor of the pink damask rose that we know.  The name for a rose in Farsi is Gol which is also the generic name for all flowers.  The rose petals are gathered by hand in the morning before sunrise. They are then distilled the same day – traditionally a family business. As a footnote, the Kaaba in Mecca is each year washed with rose water from Ghamsar.

Rosa damascena, connue en Iran sous le nom de gol-e-Mohammedi – la rose de Mahomet, est cultivée pour la production d’huile essentielle de rose. Cette plante est originaire de Perse et est l’ancêtre de la rose de Damas que nous connaissons. Le nom d’une rose en farsi est Gol qui est aussi le nom générique de toutes les fleurs. Les pétales de rose sont cueillis à la main le matin avant le lever du soleil. Ils sont ensuite distillés le même jour – traditionnellement une entreprise familiale. En anecdote, la Kaaba de La Mecque est chaque année lavée à l’eau de rose de Ghamsar.

Rosa damascena

One of the fascinating aspects of Iranians’ love of gardens, flowers, water and nature is the decoration to be found in the mosques, palaces and noble houses.  Tile-work and mosaics in Arab countries tend to be limited to geometric decoration and calligraphy. In Iran, by contrast, there is an explosion of flowers, birds and even human representation.

L’un des aspects fascinants de cet amour des Iraniens pour les jardins, les fleurs, l’eau et la nature est la décoration que l’on trouve dans les mosquées, les palais et les maisons des nobles. Les carreaux et les mosaïques dans les pays arabes ont tendance à se limiter à la décoration géométrique et à la calligraphie. En Iran, en revanche, il y a une explosion de fleurs, d’oiseaux et même de représentations humaines.

But the concept of the Persian garden created so long ago hasn’t disappeared. Outside of Iran we can still see wonderful examples in the Mughal gardens of India and of course, in Moorish Spain at Cordoba and Granada, and in Morocco.

Mais le concept du jardin persan créé il y a si longtemps n’a pas disparu. En dehors de l’Iran, nous pouvons encore en voir de merveilleux exemples dans les jardins moghols de l’Inde et bien sûr, dans l’Espagne mauresque à Cordoue et à Grenade, et au Maroc.

But it was an enormous privilege for us to see the real thing!

Mais c’était un énorme privilège pour nous de voir la réalité!

Moteshakeram / Thank you /Merci

A poem by Sa’adi, the renowned Persian poet from the 13th century:

The Grass of God’s Garden

I saw bouquets of fresh roses

Tied upon a cupola of grass

I asked: ”What is despicable grass

To sit also in the line of the roses?”

The grass wept and said: “Hush!

Companionship does not obliterate nobility.

Although I have no beauty, colour and perfume,

Am I not after all the grass of God’s garden?”

Un poème de Sa’adi, le célèbre poète persan du 13ème siècle :

L’herbe du jardin de Dieu

J’ai vu des bouquets de roses fraîches

Pris dans une touffe d’herbe

J’ai demandé: “Qu’est cette herbe méprisable

Pour s’installer aussi dans la rangée de roses ?

L’herbe pleura et dit : « Chut !

Le compagnonnage ne détruit pas la noblesse.

Bien que je n’aie ni beauté, ni couleur, ni parfum, Ne suis-je pas après tout l’herbe du jardin de Dieu?


Text: Liz Thompson

Photos: Liz and Jacques Thompson

Traduction en français: Roland Leclercq

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