Plants / Plantes
Mimosa – the silver wattle ou l’acacia argenté
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I last wrote that all plants should have as many points of interest as possible. Acacia dealbata or ‘mimosa’ as it is called on the Riviera, is the exception, but it is the gaudiest flower found in France. Mimosa flowers in the middle of winter when there is nothing else in the garden and it has only one point of interest, but what a point! The bright yellow, fragrant pompom cascades of flowers announce the arrival of spring and are part of the romance of the Côte d’Azur.
J’ai écrit dernièrement que toute plante devrait présenter autant d’aspects intéressants qu’il est possible d’en imaginer. Acacia dealbata – ou le “mimosa” comme on l’appelle sur la Côte d’Azur – déroge à cette règle, mais elle est sans doute la plante la plus tape-à-l’œil que l’on puisse trouver en France. Le mimosa fleurit au cœur de l’hiver quand il n’y a rien d’autre dans le jardin; il ne présente qu’un seul atout – mais quel atout ! – ses cascades de fleurs jaune vif parfumées qui annoncent l’arrivée du printemps et font partie intégrante de la romance de la Côte d’Azur.
According to popular literature, A. dealbata was the first mimosa to arrive in France, brought from Australia by Captain Cook in the 18th century. It eventually became a must-have garden plant for the great and good living around Cannes, where the conditions were similar to those found in South Australia. It was a very successful introduction. By the late 19th century, plants had already colonised the Esterel and Tanneron massifs, close to Cannes, where the soils are slightly acidic, which favours growth. To-day it is considered an invasive species, hugging the coastline from Menton to the foothills of the Pyrénées.
Dans la littérature populaire, Acacia dealbata serait le premier mimosa introduit en France, rapporté par le capitaine Cook au XVIIIe siècle. Cette espèce ne tarda pas à devenir une plante incontournable pour les riches propriétaires de belles villas autour de Cannes, où les conditions climatiques étaient similaires à celles que l’on trouve en Australie du Sud. Cette introduction fut un grand succès. Vers la fin du XIXe siècle, ces plantes avaient réussi à s’installer sur les massifs de l’Esterel et du Tanneron près de Cannes où le sol, légèrement acide, favorise leur croissance. Aujourd’hui on considère le mimosa comme invasif puisqu’il a colonisé le littoral méditerranéen de Menton jusqu’aux contreforts des Pyrénées.
A paper published in 2008 by Kull* et al. throws doubt on the fact that A.dealbata was the first acacia in France. The sweet acacia, A. farnesiana, was already growing in Provence by 1693. The “transfer agents” were Spanish and Portuguese sailors who traded the seeds of this “exquisitely” perfumed plant during their voyages around the Mediterranean Sea.
Une étude publiée en 2008 par Kull* et al. remet en question l’idée selon laquelle A. dealbata serait le premier acacia introduit en France. En fait, la cassie, A. farnesiana, était déjà établie en Provence en 1693. Les ‘responsables’ de ce transfert auraient été des marins espagnols et portugais qui faisaient le commerce des graines de cette plante au parfum si exquis dans le Bassin méditerranéen.
By the late 19th century several species were naturalised around Grasse and the Esterel and Tanneron mountains including A. decurrens and A. dealbata. A. farnesiana was introduced for its perfume but was then replaced by the heavily perfumed A. retinodes ‘Four Seasons’. This proved unreliable in the hot dry conditions and was also replaced by A. dealbata.
Vers la fin du XIXe siècle plusieurs espèces s’étaient naturalisées autour de Grasse et sur les massifs de l’Esterel et du Tanneron, notamment A. decurrens et A. dealbata. On introduisit d’abord A. farnesiana pour son parfum, mais celui-ci fut ensuite remplacé par A. retinodes ‘Quatre Saisons’, un cultivar très parfumé. Toutefois, celui-ci s’avéra peu fiable dans ce climat chaud et sec et fut à son tour remplacé par A. dealbata.
The arrival of the railway in Cannes in 1871 allowed the rapid transport of goods to Paris, including cut flowers. Today, family businesses dominate the cut flower industry; there are perhaps 200 hectares left in production. Rows of A. dealbata are grown in the Esterel mountains separated by rows of heavily pollarded eucalypts. Juvenile eucalyptus foliage makes excellent florist ‘greenery’, provides a welcome income and acts as a firebreak. Flowers are exported to Japan, USA, Canada and Northern Europe. I first saw mimosa for sale for charity in the middle of a drab winter’s day in 1988. I couldn’t refuse to buy a spray especially as they bring good luck for the New Year! Jacquemin* describes mimosa thus: “les boules jaunes sont un rayon de soleil au milieu de l’hiver”. Today the flowering season for cut flowers has been extended through the selection of local A. dealbata hybrids.
L’arrivée du chemin de fer à Cannes en 1871 permit l’acheminement rapide vers Paris de marchandises telles que les fleurs coupées. Aujourd’hui cette industrie est dominée par des entreprises familiales; il reste encore quelques 200 hectares en production. Des rangées de A. dealbata sont cultivées dans l’Esterel, séparées par des rangées d’eucalyptus, fortement élagués. L’eucalyptus est un pare-feu efficace, dont le jeune feuillage, vendu à des fleuristes qui s’en servent comme verdure, constitue un revenu appréciable. Les fleurs du mimosa sont exportées vers le Japon, les USA, le Canada et l’Europe du Nord. La première fois que je vis le mimosa en vente ce fut au bénéfice d’une œuvre caritative un jour maussade de l’hiver 1988. Je ne pus m’empêcher d’en acheter un petit bouquet, d’autant que le mimosa porte bonheur au Nouvel An! Jacquemin décrit le mimosa ainsi: “les boules jaunes sont un rayon de soleil au milieu de l’hiver”. De nos jours la saison de floraison pour les fleurs coupées a pu être prolongée grâce à la sélection locale d’hybrides d’A. dealbata.
Acacia flowers are picked and sent to Grasse where mimosa essential oil is produced. It takes several tonnes of flowers to produce only a few kilos of essence! Flowers from A. farnesiana and its cultivar ‘Cavenia’ are preferred since they are heavily scented. The most recent perfume based on mimosa oil is Givenchy’s Amarige Mimosa created in 2009.
Après la cueillette, on envoie les fleurs d’acacia à Grasse pour les transformer en huile essentielle de mimosa. Il faut plusieurs tonnes de fleurs pour produire quelques kilos d’essence ! On privilégie les fleurs d’A. farnesiana et de son cultivar ‘Cavenia’ pour leur parfum particulièrement intense. Le parfum le plus récent élaboré à base de fleurs de mimosa est Amarige Mimosa de Givenchy, créé en 2009.
There is a long tradition of mimosa festivals; ‘Mimosalia’ is celebrated in January, in Bormes-les-Mimosas, with floats, bands and ‘Miss Mimosa’ pageants. The ‘Route de Mimosa’ links Bormes-les-Mimosas with Grasse and is spectacular from January to March, when wild mimosa is in flower. Various culinary specialities are made at this time including ‘La Mimosette’, a brioche filled with a mimosa-flavoured cream, and a white chocolate truffle flavoured with the liqueur of mimosa flowers.
Il existe une longue tradition de fêtes du mimosa. ‘Mimosalia’ est une fête célébrée à Bormes-les-Mimosas fin janvier, avec des cavalcades, un défilé musical et même un concours ‘Miss Mimosa’. La ‘Route du Mimosa’, qui relie Bormes à Grasse, est spectaculaire de janvier à mars lorsque les mimosas sauvages sont en fleurs. De nombreuses spécialités culinaires sont disponibles pendant cette période, par exemple ‘La Mimosette’, une brioche fourrée à la crème ‘gout de mimosa’ et une truffe de chocolat blanc, parfumée à la liqueur de fleurs de mimosa.
The national mimosa collection is held at Pépinière Cavatore, Bormes-les-Mimosas. Here 156 species are for sale including those for cut flowers, couvre-sols, ornamentals for rockeries, trees, hedges, wind breaks, plants to help prevent soil erosion and for perfume.
La collection nationale du mimosa est détenue par la pépinière Cavatore à Bormes-les-Mimosas où 156 espèces sont en vente, y compris celles utilisées pour les fleurs coupées, des couvre-sols, des ornementales pour rocailles, haies et coupe-vents, des plantes anti-érosion et celles destinées à la parfumerie.
There are at least 1200 acacia species worldwide. Here is a short selection for the garden.
Grafted onto alkaline-tolerant Acacia retinodes:
- A. retinodes ‘Four Seasons’,a popular garden plant, lime-tolerant, hardy to -5-8°C. Used for cut flowers.
- A. baileyana small tree, hardy to -8-10°C
- A. baileyana ‘ Purpurea’ blue/grey foliage
- A. dealbata ‘Pendula’ cold tolerant, local selection, used as ground cover
On recense quelques 1200 espèces d’acacia de par le monde. Ci-dessous une petite sélection pour le jardin:
Espèces greffées sur Acacia retinodes (qui tolère le calcaire):
- A. retinodes ‘Quatre Saisons’, plante de jardin fort appréciée, supporte le calcaire, rusticité -5 à -8°, utilisée pour fleurs coupées;
- A. baileyana, petit arbre, rusticité -8 à -10°;
- A. baileyana ‘Purpurea’, feuillage gris bleu glauque;
- A. dealbata ‘Pendula’, rustique, sélection locale, utilisée comme couvre-sol
Species grown from seed:
- A.farnesiana cold tolerant, violet scented, used in perfumes, tolerant of salty soils
- A. leprosa ‘Scarlet Blaze’ with red flowers (not available commercially)
- A. melanoxylon tall tree, flowers cream yellow, seaside planting
- A. retinodes small tree, long flowering season
- A. pravissima small tree, arching branches, spines
Espèces cultivées à partir de graines:
- A. farnesiana, rustique, odeur de violette, utilisé en parfumerie, tolère les sols salés
- A. leprosa ‘Scarlet Blaze’, fleurs rouges (non commercialisé)
- A. melanoxylon, grand arbre, fleurs jaune crème, tolère les embruns
- A. retinodes, petit arbre, période de floraison longue
- A. pravissima, petit arbre, rameaux arqués, épineux
Acacias are rarely seen inland away from the coast – I wonder why? Do we have preconceived ideas about cold tolerance or perhaps the need for strong light? Neither is true. Most likely, they require ‘sympathetic’ planting with grevilleas, banksias, callistemons, cordylines, abutilons and eucalypts to make them look and feel ‘at home’.
On voit rarement les acacias dans l’arrière-pays; je me demande pourquoi ? Avons-nous des idées préconçues concernant leur rusticité ou leur prétendu besoin d’une forte luminosité? Ni l’un ni l’autre à mon avis. Je pense plutôt que ces végétaux exigent d’être plantés avec des ‘plantes compagnes’ telles que des grévilléas, callistémons, cordylines, abutilons et eucalyptus pour avoir l’impression de se sentir véritablement ‘chez eux’.
Marjorie Orr has sent us these photographs of acacia varieties growing in her garden:
Marjorie Orr nous a envoyé ces photos de variétés d’acacia qu’elle cultive dans son jardin :
* 1. Kull, Christian A. & Haripriya Rangan (2008) Acacia exchanges: wattles, thorn trees, and the study of plant movements
* 2. Jacquemin, Daniel (1997) Mimosa pour le Climat Méditerranéen
Text: David Bracey
Photos: Marjorie Orr, Nicola D’Annunzio, David Bracey
Traduction française: Martin Smith